lundi 23 avril 2018

5536 - la prison des instructions

Mitscher, ici sur le Hornet, peau avant la Bataille de Midway
... 20 juin, 16h00

Mais malgré toutes les patrouilles lancées dès l’aube, la mer demeure vide de tout navire japonais.

Ces derniers, pourtant, ne sont pas loin et, en dépit des pertes catastrophiques dans leurs rangs, ont même bien l’intention de mener de nouvelles attaques !

Ozawa, il est vrai, est prisonnier de ses instructions, de son Code d’Honneur, ainsi que des renseignements que lui transmettent tant bien que mal, et plutôt mal que bien, ses subordonnés, ses aviateurs et surtout les officiers des bases terrestres qui, par naïveté ou pour ne pas perdre la face, surestiment non seulement les moyens encore à leur disposition mais aussi, et encore plus largement, les pertes causées à leur adversaire.

Pour ne rien arranger, l’amiral japonais, qui la veille s’est transbordé du Taiho vers un destroyer, met lui-même énormément de temps à comprendre que les installations de communication d’un tel bâtiment ne sont nullement dimensionnées pour gérer une escadre au combat, et il faut attendre le début d’après-midi pour qu’il se décide enfin à se réfugier sur le porte-avions Zuikaku, autrement mieux adapté à cette tâche.

Mais Mitscher, de son côté, n’est guère plus heureux : tournant en ronds sur sa passerelle, et fumant comme une cheminée (1), ce dernier attend en vain le renseignement qui lui permettra de lancer son attaque, lequel ne lui parvient finalement que peu avant 16h00 et lui apprend que les navires ennemis se trouvent à plus de deux heures de vol de lui.

A 16h20, les premiers appareils prennent l’air direction de la flotte japonaise...

(1) de fait, Marc Mitscher mourra d’un cancer des poumons peu après la fin de la guerre

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