mercredi 28 février 2018

5482 - Tout ça pour ça...

L'épave du Kinugawa Maru, échoué sur la plage de Tassafaronga
... mais  peu après 01h00, Kondo a pris la décision de se retirer avec ce qui reste de sa flottille, et comme les deux cuirassés américains en font de même de leur côté, la voie est donc libre pour les quatre transporteurs de troupes qu’il avait reçu pour mission d’escorter.

Pas question cependant de procéder avec ordre et méthode : sachant qu’ils seront, dès l’aube, attaqués par les appareils basés à Henderson Field, leurs commandants décident plutôt, vers 04h00, d’échouer leurs bâtiments sur la plage la plus proche, celle de Tassafaronga.

Sage précaution puisque, deux heures plus tard, les avions américains s’empressent en effet de mettre en flammes les quatre cargos et tout le matériel et les munitions qu’ils transportaient et qui n’ont pu être déchargées à temps !

C'est fini : même si les Marines qui luttent à Guadalcanal mettront encore plusieurs semaines avant de s'en apercevoir, le Japon a bel et bien perdu la guerre d'attrition : sa marine marchande n'a plus les moyens d'acheminer de nouveaux renforts de troupes, de vivres et de munition, et sa marine de guerre d'en assurer la protection contre les attaques américaines.

Mais plutôt que d'en tirer les conséquences, et pour des raisons qui relèvent uniquement du "prestige" et de "l'Honneur", le commandement japonais s'entête : si on n'a plus assez de cargos, et si les cargos n'ont de toute manière plus aucune chance d'encore parvenir jusqu'à l'île, on n'a qu'à utiliser des destroyers pour acheminer, de nuit et à pleine vitesse, le ravitaillement et les troupes !

Par ironie, les Américains les baptiseront bientôt...

... l'Express de Tokyo

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Perdu la guerre d'attrition, alors qu'il leur reste toujours plus de porte avions et de cuirassés qu'aux americains?

Anonyme a dit...

Ce qu'il ne faut pas oublier c'est la projection dans l'avenir : L'industrie américaine était capable de tours de force comme l'usine de willow Run pour produire des bombardiers à la chaîne ou les chantiers navals de Harry Kaiser pour "tayloriser" la production de cargos assez cameloteux (les Liberty ships) avec des cadences de production démentielles, inconnues des chantiers navals traditionnels et en recourant assez massivement à de la Main d'Oeuvre féminine (difficilement imaginable au Japon).

Le manque de Porte-avions n'était que temporaire: Après avoir envisagé de convertir en porte-avions le paquebot Normandie,d'abord envisagé comme transport de troupes rapide, qu'ils avaient saisi, puis stupidement incendié, et laborieusement renfloué (un job de plus d'un an), les américains ont laissé tomber l'idée car ils avaient "dans les tuyaux" de leurs chantiers navals toute une "classe" (une série) de porte-avions d'escadre modernes, conçus comme tels et compartimentés aux normes militaires, et toute une immense collection de porte-avions d'escorte (des coques de cargos avec pont d'envol)en cours de construction.

A la même époque les anglais bricolaient avec des CAMS (des cargos catapultant un Hurricane - kleenex, à usage unique dont le piote avait tout intérêt à être un excellent nageur)ou des conversions de cargos existants en porte-avions d'escorte. Les Italiens (à qui on ne poeut pas dénier un certain génie de la débrouillardise) avaient eux entrepris de transformer en porte avions deux transatlantiques de l'Italian Line...