Le Baden, ultime cuirassé allemand, devenu trophée anglais après la guerre |
… hélas
pour Halsey, son arrivée à Liverpool est
loin de préfigurer de futurs exploits guerriers : affecté comme second à bord
du destroyer Duncan (DD-46), un 1 000
tonnes de la classe Cassin, il passe
ensuite plusieurs semaines dans de fort routinières patrouilles en mer, sans
jamais apercevoir ne serait-ce que l'ombre d'un sous-marin allemand.
Le 1er
février, il se voit néanmoins offrir son premier véritable commandement de
guerre, en l'occurrence celui d'un autre destroyer, le Benham (DD-49).
Satisfaction
de courte durée puisque le Benham, comme le Duncan
avant lui, n'est certes pas prêt de jouer quelque rôle que ce soit dans
cette guerre qui, pour Halsey, se résume donc à de nouvelles et fort peu
excitantes sorties en mer.
Il faut
dire que pour la Navy dans son ensemble,
toute occasion de briller a pour ainsi dire disparu : depuis le Jutland, en mai 1916, les navires de surface
de la Kaiserliche Marine ne sortent en effet pratiquement plus de leurs bases, et après la mise en service du Baden, en mars 1917, tous les travaux sur les
grands navires de surface, et en particulier sur les nouveaux croiseurs de
bataille de la classe Mackensen ont
d'ailleurs été purement et simplement annulés (1) au profit de la guerre sous-marine à
outrance.
Faute du
moindre ennemi à combattre, les gros cuirassés américains se contentent donc de
faire de la figuration, en escortant des convois à travers l'Atlantique,
et en laissant aux bien plus modestes destroyers, dont celui de Halsey, le soin d'en
découdre avec d'éventuels et bien moins prestigieux U-boot... à condition bien
sûr de réussir à les apercevoir en cette époque où radars et sonars ne relèvent
encore que de la science-fiction...
(1) l'Histoire n'étant jamais qu'un éternel
recommencement, le même sort sera réservé, une génération plus tard, aux
successeurs prévus pour les Bismarck et Tirpitz
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