mercredi 15 mars 2017

5132 - rencontre du troisième type

Norbert Masur, un juif allemand émigré en Suède et devenu témoin des dernières justifications d'Himmler
… incroyable rencontre en vérité que celle entre un antisémite convaincu et enragé, chef suprême de la SS, et déjà responsable de l’assassinat de millions de Juifs – Himmler – et un petit Juif allemand exilé en Suède et représentant du Congrès juif mondial – Masur.

Une rencontre en pleine guerre, organisée par un comte suédois – Bernadotte - dans le salon feutré de la résidence secondaire d’une star du massage – Kersten – et à  quelques dizaines de kilomètres d’une capitale en flammes – Berlin – où les derniers défenseurs du Reich – souvent étrangers – luttent mètre par mètre, et sans le moindre espoir de l'emporter, afin de défendre les idéaux nationaux-socialistes depuis longtemps foulés au pied par un dictateur fou – Hitler – et son séide maudit – Himmler – qui ne pense plus qu’à sauver sa propre vie et ses prérogatives envers et contre tout et, surtout, contre la Raison

Hollywood en ferait le sujet d’un film que personne n’y croirait : et pourtant, c’est vrai.

Et peut-être plus incroyable encore, c’est Himmler lui-même qui a voulu cette rencontre et qui, pendant des semaines, a exprimé à Bernadotte son souhait de discuter avec un représentant du Congrès juif, pour lui expliquer son point de vue et ce que lui, Reichsführer-SS, peut faire au profit des Juifs d’Europe encore entre ses mains.

Notre régime - affirme Himmler à son interlocuteur  - a en vérité tout fait pour que les Juifs émigrent, mais sitôt la guerre déclarée, il s’est malheureusement retrouvé confronté à une énorme quantité de Juifs de l’Est qui lui étaient hostiles et dont il a bien dû s’occuper. La guerre contre l’URSS a été imposée à l’Allemagne, et de nombreux Juifs - il en convient - sont morts du fait de cette guerre, mais celle-ci a également été très dure pour le peuple allemand. Les camps de concentration  ont constitué une mesure sévère mais juste.

Bien sûr il y a eu des abus - il l'admet - mais il a personnellement puni ceux qui en étaient responsables. Et c’est à cause de la mortalité due aux épidémies dans les camps qu’il a été contraint de bâtir des fours crématoires…

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