mercredi 11 janvier 2017

5069 - le "Tribunal du Peuple"

Roland Freisler : un simulacre de Justice au service exclusif du Pouvoir...
... si les conjurés les plus prestigieux, comme Rommel ou Kluge, se voient gentiment "offrir" le suicide, les autres - c-à-d la majorité - n'ont cependant droit qu'à de longues séances de tortures puis, pour les plus "chanceux", à un procès-spectacle dont Hitler a exigé qu'il soit filmé et montré à la population allemande.

Mais comme la plupart des accusés sont des militaires en exercice qui ne peuvent être jugés que par des tribunaux militaires auxquels Hitler n'accorde plus la moindre confiance, il faut imaginer un tour de passe-passe : une court-martiale accélérée va se charger de les chasser de l'Armée,... ce qui permettra ensuite de les traduire comme simples civils (!) devant un "Tribunal du Peuple" présidé par nul autre que le juge Roland Freisler (1), qui va se distinguer plus encore que de coutume en leur coupant systématiquement la parole et en les agonissant d'injures

L'issue des procès, qui s'échelonneront jusqu'en février 1945, est bien évidemment jouée d'avance mais tout cela reste cependant encore insuffisant aux yeux d'Hitler qui, ulcéré par la trahison dont il a fait l'objet, exige que les exécutions elles-mêmes soient photographiées et filmées, et que les clichés lui soient personnellement envoyés à Rastenburg, sans doute pour se convaincre lui-même que les comploteurs ont bel et bien été exécutés !

En tout, plus de 5 000 personnes seront arrêtées, et plus de 200, qui ont participé de près ou de loin au complot, pendues avec des cordes de piano, histoire de rendre leur mort plus lente et plus douloureuse encore.

Et comme Himmler, de son côté, considère que les auteurs d'un pareil forfait ne peuvent avoir que du "sang impur", le conjoint et les enfants des conjurés, voire leur parentèle entière, sont souvent arrêtés dans la foulée, et expédiés dans des camps de concentration...

(1) réputé à juste titre pour son caractère impitoyable et les milliers de condamnations à mort qu'il prononça sous le Troisième Reich, Roland Freisler sera tué par un bombardement aérien en février 1945

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