lundi 12 décembre 2016

5039 - V1, V2 et autres merveilles...

Le V2 promettait beaucoup... mais surtout pour l'après-guerre
… si les V1 et V2 reposent sur des principes techniques fort différents, ils ont néanmoins en commun nombre de caractéristiques,... et de défauts.

Le premier à entrer en scène, et le plus utilisé durant la guerre ne serait-ce qu'en raison de son faible coût (1), est le V1 conçu par l'avionneur Fieseler : un simple petit avion sans pilote, dont la seule et véritable originalité est d’être propulsé par un réacteur, ou plus exactement un pulsoréacteur, qui lui permet de transporter quelque 800 kilos d’explosif à plus de 600 kms/h pendant environ 300 kilomètres.

Infiniment plus sophistiqué – donc plus difficile et plus coûteux à concevoir et à produire - le V2, ancêtre de nos missiles balistiques contemporains, transporte la même quantité d’explosifs sur une distance équivalente,... mais à plusieurs fois la vitesse du son, ce qui le rend impossible à intercepter.

S’ils s’avèrent très impressionnants – particulièrement au décollage – les deux engins n’en souffrent pas moins de considérables contraintes d’utilisation, et notamment l’emploi obligatoire d’une rampe de lancement de plusieurs dizaines de mètres de long (pour le V1), ou encore l’utilisation de carburants spéciaux à transporter par camions citerne (pour le V2).

Leur imprécision notoire – ils peuvent s’abattre n’importe où dans un rayon de plusieurs kilomètres du centre de la cible visée – ne leur permet d'autre part que de frapper des objectifs de très vastes dimensions, autrement dit des villes, à l’exclusion de tout objectif véritablement militaire

Mais leur principal défaut est ailleurs, et il est rédhibitoire…

(1) le coût de fabrication d'un V1 représentait environ 5% de celui d'un V2

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!

Votre remarque est juste ,mais il faut ajouter que les visions grandioses d'Hitler ont encore compliqué la mise en oeuvre des V1:

Dans les mémoires de RV Jones (Most Secret War), le savant responsable du renseignement scientifique anglais, il est indiqué qu'Hitler, mu par on ne sait quelle vision wagnériene ,Hitler insista pour faire construire une gigantesque base de V2 fixe dans le département du Pas de Calais (combinée avec l'indispensable usine d'oxygène liquide), qui fut promptement ratatinée à coups de bombes géantes tallboy et également à faire construire des plateformes de lancement bétonnées, alors même que l'atout principal de la V1 était le minimalisme de ses installations et la discrétion qui allait avec:

Le camion remorque (de la firme Meiler, qui existe toujours) transportait à la fois la fusée et la table de lancement (qui ressemblait à un presse citron géant à cause du cône de déflexion des gaz de combustion) et qu'un petite demi heure suffisait pour redresser la rampe du Meilerwagen, poser la fusée et son presse citron sur un sol stable (n'importe quel sol stable , genre quai de gare de marchandises , ou à défaut , quelques M2 creusés et aplanis en plein champs de patates par une équipe de terrassiers et tapissés de traverses de chemin de fer).

Le délai nécessaire au bétonnage des plateformes et la construction de la base de lancement (évidemment signalés aux anglais par la résistance française et belge , puis bombardés) consommèrent du temps et de l'argent de façon importante, ce dont Walter Dornberger et Max Wachtel se plaignirent amèrement.

En comparaison le V1, plus simple et moins coûteux, nécessitait des installations fixes beaucoup plus importantes, dont le caractéristique hangar en forme de ski et les rampes de catapultage style porte-avions (qui furent signalées par la résistance et bombardés)...il aurait été plus simple de les lancer depuis un bombardier genre Heinkel 111, ce qui ne fut au point que début 1945