"Ce que les Allemands font est horrible, mais d’un point de vue politique, cela nous offre une garantie" (Edvar Benes) |
Et ce n'est pas encore fini, puisque les maisons sont ensuite incendiées puis dynamitées les unes après les autres, avant que des travailleurs forcés ne commencent à enlever les pierres une à une, à combler l'étang, à abattre les arbres, è niveler le terrain et même... à vider le petit cimetière de ses locataires, dont les restes sont dispersés aux quatre vents
Dans le même temps, le nom du village est rayé de toutes les cartes et de tous les documents administratifs, conformément aux ordres d'Hitler qui veut en effacer jusqu'au souvenir.
"Ce que les Allemands font est horrible", câble le Président Beneš aux responsables de la Résistance tchèque, mais, s’empresse-t-il d’ajouter, "d’un point de vue politique, cela nous offre une garantie : en aucune circonstance, plus personne ne pourra douter de l’intégrité nationale de la Tchécoslovaquie et de son droit à l’indépendance" (1)
Il est vrai que "d’un point de vue politique", la mort d’Heydrich se révèle payante : dans le monde entier, chacun est désormais capable de situer la Tchécoslovaquie sur une carte, et à Londres, le Ministre des Affaires étrangères Anthony Eden assure désormais Beneš du total soutien de la Grande-Bretagne ainsi que de son engagement non seulement à révoquer les Accords de Munich de septembre 1938 - qui curieusement n’ont jamais été officiellement dénoncés - mais aussi, et surtout, à résoudre "une fois pour toutes", le "problème de la diversité ethnique" dans la Tchécoslovaquie reconstituée de l’après-guerre.
Et de fait, après la chute du Troisième Reich, les quelque deux millions de germanophones des Sudètes seront tout bonnement expulsés de leurs maisons et villages, et chassés manu militari vers l’Allemagne de l’Ouest sans que Londres ou aucune puissance occidentale ne trouve à y redire…
(1) Gerwarth, op cit, page 283
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