samedi 24 septembre 2016

4960 - "Nous prenions donc toujours beaucoup de retard parce que, comme vous le voyez, il était beaucoup plus facile d'exterminer au gaz que d'incinérer".

"Il était beaucoup plus facile d'exterminer au gaz que d'incinérer".
… du creusement de gigantesques fosses communes à l'érection de "grills" en plein air, en passant par la construction de fours crématoires, tout est mis en œuvre pour se débarrasser au plus vite des cadavres qui constituent le véritable goulot d’étranglement du système.

Mais, en dépit de l’imagination des responsables SS, et de tous les efforts déployés, il restera toujours plus facile d'assassiner les vivants que de faire disparaître leurs cadavres, ce que Rudolf Höss - commandant du camp d'Auschwitz - résumera à sa manière lors de son interrogatoire à Nuremberg

"Dans chaque ferme", dira-t-il, "on pouvait [en une demi-heure] gazer en même temps 1 800 à 2 000 personnes  (...) [par contre] "Il fallait vingt-quatre heures pour brûler 2 000 personnes dans ces cinq fours (...) Nous prenions donc toujours beaucoup de retard parce que, comme vous le voyez, il était beaucoup plus facile d'exterminer au gaz que d'incinérer".

Bien que commun à tous les camps, ce problème de l'élimination des cadavres se pose avec une acuité particulière dans le cas des camps d'extermination "purs" que sont Chelmno, Belzec, Sobibor et Treblinka puisque rien n’a - et pour cause - jamais été prévu pour loger et occuper les victimes dans l'attente de leur passage à la chambre à gaz.

Les camps "mixtes" d'Auschwitz-Birkenau et (quoique dans une moindre mesure) Majdanek offrent en revanche davantage de souplesse, puisqu'ils permettent non seulement d'exterminer à volonté, mais aussi, lorsque cela s’avère nécessaire, de mettre au travail jusqu'à ce mort s'ensuive, ce pourquoi, lorsque le gros du contingent de Juifs - en particulier de Juifs polonais - aura été "évacué", décision les prise de fermer les premiers au bénéfice des seconds…

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