vendredi 23 septembre 2016

4959 - "On versait un peu de chaux en poudre et on les recouvrait de terre. Juste assez pour dissimuler les corps afin que personne ne puisse les voir"

A Belzec, les cadavres furent brûlés sur des "grills" improvisés avec des rails...
… mais si le transport des Juifs jusqu'aux camps cause souvent des maux de tête aux responsables SS, le véritable problème, ce sont les cadavres qui s’accumulent et dont personne ne sait que faire, comme si les Juifs, non contents d’avoir pourri l’existence des Nazis de leur vivant, s’ingéniaient à la leur gâcher encore davantage après leur mort !

"Nous les enterrions le lendemain matin", déclarera ainsi Otto Pressburger, détenu affecté à l'enterrement des gazés d’Auschwitz avant l’installation des fours crématoires. "On versait un peu de chaux en poudre et on les recouvrait de terre. Juste assez pour dissimuler les corps afin que personne ne puisse les voir"

Mais sous l’effet de la chaleur et de la quantité de cadavres à enterrer, la méthode avoue vite ses limites !

"Les corps morts s'animaient. Ils pourrissaient et sortaient des trous. Tout n'était que sang et crasse et il nous fallut les enlever à mains nues. Ça n'avait plus du tout l'air d'un cadavre : un amas de pourriture dans lequel nous devions creuser et dont nous retirions tantôt une tête, tantôt une main ou une jambe. L'odeur était insupportable. Je n'avais pas d'autre choix si je voulais vivre, autrement ils me tuaient".

Les corps à présent exhumés, reste néanmoins à en disposer, en les faisant brûler dans une fosse géante transformée en crématorium de fortune.

"Nous avons allumé un grand feu avec du bois et de l'essence. Nous les lancions dedans (...) la puanteur était terrible. Jamais on ne nous a donné un supplément de nourriture pour cela. Les SS passaient leur temps à boire de la vodka ou du cognac ou autre chose dans des bouteilles. Sans ça, ils ne pouvaient pas faire face eux non plus"…

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