vendredi 16 septembre 2016

4952 - quand les Slovaques paient les Allemands pour se débarrasser de leurs Juifs

Déportation de Juifs slovaques : les femmes et enfants furent immédiatement gazés
… pour les autorités slovaques, ne livrer que les hommes priverait de tout soutien matériel les femmes, les enfants et les vieillards juifs qui, du coup, se retrouveraient entièrement à charge de l'État (1).

Mais parce qu’ils n’ont pas encore les moyens "d'évacuer" un si grand nombre de Juifs improductifs, les Allemands rechignent !

"La question fut tranchée à Berlin. Le gouvernement slovaque accepta de payer aux Allemands 500 Reichsmarks pour chaque Juif déporté
[quel que soit son âge et son sexe] à condition qu'ils ne remissent jamais les pieds en Slovaquie et que les Allemands ne fissent valoir aucun droit sur les propriétés et autres biens laissés derrière eux. Les Slovaques, dont le chef de l'État était un prêtre catholique, payèrent donc les Allemands pour se débarrasser de leurs Juifs" (2)

Mais bien qu’indemnisés pour leur peine, les dits Allemands n’en sont pas moins frustrés, et ne se privent pas de le faire savoir…

"Quand nous sommes arrivées à Auschwitz", raconta Silvia Vezela, jeune juive slovaque, "on nous a fait descendre sans ménagement des wagons, et les officiers SS se sont mis à crier sur notre médecin. Ils voulaient savoir pourquoi il était le seul homme du transport. Il a répondu dans un allemand parfait "je suis médecin, et c'est la conférence juive centrale qui me l'a demandé. Mon rôle est d'accompagner le convoi puis de retourner en Slovaquie". Sur ce, un officier SS a sorti une arme et l'a abattu".

(1) la France de Vichy devait arriver à la même conclusion pour les Juifs français. Comme le nota Theodor Danneker après une entrevue avec Pierre Laval au sujet de la déportation des Juifs de France, [Pierre Laval propose que] "lors de l'évacuation de familles juives de la zone non occupée, les enfants de moins de 16 ans soient emmenés eux aussi. Quant aux enfants juifs de la zone occupée, la question ne l'intéresse pas"
(2) Laurence Rees, Auschwitz

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