jeudi 11 août 2016

4916 - de l'intérêt du camion...

Un des "camions à gaz", inspecté après la guerre.
... dynamiter les Juifs n'étant manifestement pas une solution très efficace, Widmann, nullement découragé par cette première expérience, envisage alors de recourir au monoxyde de carbone en bouteilles, méthode qu’il a déjà eu l'occasion de tester avec succès sur les malades mentaux allemands.

Mais comment acheminer des dizaines de milliers de bouteilles de gaz jusqu'aux recoins les plus reculés de la steppe russe, et comment les utiliser ensuite de manière sécuritaire... pour les tueurs ?

L’imagination étant partout fille de la nécessité, Widmann se rappelle alors d'une mésaventure survenue à nul autre qu'Artur Nebe qui, s'en revenant en voiture d'une soirée manifestement très arrosée, s’était endormi dans le garage sans couper le moteur, et avait ainsi failli mourir asphyxié par les gaz d'échappement du véhicule !

Pourquoi ne pas tenter de raccorder directement le pot d'échappement d'une voiture à une canalisation donnant dans le sous-sol de l'hôpital psychiatrique de Mogilev, près de Minsk ?

"On enferma donc divers patients dans une pièce avant de mettre le moteur en marche. Initialement, l'essai ne fut guère concluant (...) le monoxyde de carbone n'était pas suffisant pour tuer les patients. On arrangea les choses en remplaçant la voiture par un camion. Cette fois-ci (...), ce fut un succès. Widmann avait découvert un moyen efficace et bon marché de tuer en minimisant l'impact psychologique du crime sur les tueurs" (1)

Ne reste plus ensuite ensuite qu'à étanchéifier un banal camion, et à en bricoler quelque peu l'échappement, pour obtenir un parfait "camion à gaz", c-à-d un instrument de Mort à la fois discret, relativement économique, et de surcroît capable d'accompagner les troupes dans tous leurs déplacements sur le terrain...

(1) Goldhagen, op. cit.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour, cette plongée au coeur du sinistre univers concentrationnaire nazi est glaçante...
Il me semble qu'il faudrait dire quelque mots du témoignage de Kurt Gerstein, cet antinazi qui alla jusqu'à entrer dans la SS et à se porter volontaire come inspecteur de l'hygiène dans les camps d'extermination pour en savoir plus long et témoigner, au péril de sa vie, de ces atrocités, d'abord après d'un dipolomate suédois, puis ensuite (fin 1944) aux autorités gaulklistes.