Au moment de l'Anschluss, en mars 1938, personne, à Paris ou à Londres, n'avait eu envie de "mourir pour Vienne".
Mais six mois plus tard, alors que troupes allemandes et tchécoslovaques sont massées aux frontières, personne dans ces deux capitales n'a non plus envie de mourir pour Prague !
Accourus "pour sauver la Paix" mais reçus par Hitler non pas à Berlin mais plutôt à Munich, soit dans le berceau-même du national-socialisme, Édouard Daladier et Neville Chamberlain capitulent devant l'ancien caporal de la 1ère G.M. et lui concèdent ce qu'il réclame, à savoir toute partie du territoire tchécoslovaque comprenant au moins 50% de germanophones - autrement dit le Territoire des Sudètes - et ce contre la "promesse" d'Hitler d'arrêter là sa politique d'expansion !
Bien que premier intéressé par cet accord, Edvard Beneš, Président de la République tchécoslovaque, n'a même pas été invité à la fête (1) mais n'a cependant pas d'autre choix que de s'incliner : la France, reniant en cela ses accords antérieurs, lui ayant en effet clairement fait comprendre qu'elle ne défendrait pas l'intégrité de ses frontières
Quelques heures plus tard, à Londres, devant une foule enthousiaste, Chamberlain brandit fièrement le document signé par Hitler et qui "garantit la Paix pour notre génération", tandis qu'à Paris, Daladier se contente plus modestement de s'exclamer "Ah les cons !" en apercevant les dizaines de milliers de pacifistes venus le féliciter...
(1) en réaction Edvard Beneš démissionnera le 5 octobre suivant
Aucun commentaire:
Publier un commentaire