vendredi 20 mai 2016

4833 - rebrasser les cartes

von Ribbentrop, en 1938,... et en uniforme de colonel de la SS
... mais après avoir obtenu la démission de Blomberg (27 janvier), puis celle de Fritsch (3 février) Hitler se retrouve confronté à la peur du vide : à quelle personne véritablement digne de confiance pourrait-il bien confier les postes ô combien stratégiques de commandant-en-chef de l'armée de Terre et, surtout, de Ministre de la Guerre,… un poste convoité par plusieurs grosses pointures du régime, à commencer par Hermann Goering et Heinrich Himmler !

Pour ne pas donner plus de pouvoir à l'un ou l'autre de ces deux hommes, le Führer décide alors… d’ajouter le poste de Ministre de la Guerre à sa propre couronne qui, rappelons-le, comprend déjà celles de chef de l'État, de chef du Gouvernement et de chef des Armées !

Et tant qu’à rebrasser les cartes, autant en profiter pour éjecter également quelques dizaines de généraux et officiers supérieurs... ainsi que le Ministre des Affaires étrangères Konstantin von Neurath (4 février) qui, comme nous l'avons vu, s'était lui aussi montré fort critique à son endroit lors de la réunion décisive du 5 novembre 1937.

Dans son cas du moins, le Führer dispose déjà d’une parfaite solution de remplacement, ou plus exactement d’un parfait homme-lige : un ancien représentant en vins de Champagne - par ailleurs colonel dans la SS... et ami d'Himmler (!) - à l'expérience diplomatique certes fort limitée, mais qui offre du moins l'avantage de ne jamais le contredire...

... Joachim von Ribbentrop

"En définitive, l'affaire Blomberg-Fritsch fut, après l'incendie du Reichstag et le "putsch de Röhm", la troisième étape de la consolidation du pouvoir absolu du Führer et, tout spécialement de sa domination sur l'armée. Avec un appareil militaire émasculé et un Ribbentrop belliciste aux Affaires étrangères, c'en était fini de toutes les forces qui auraient pu donner à Hitler des conseils de prudence et le freiner dans son désir personnel de l'expansion la plus rapide possible" (1)

(1) Kershaw, Hitler, tome 2, page 123

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Il n'est pas colonel, mais "brigadeführer" (général de brigade).