vendredi 22 avril 2016

4805 - l'acceptabilité sociale

La Gestapo : une organisation surtout redoutée des groupes "à risques"
… parce qu’elle a besoin du soutien de la population allemande, et surtout d’informations sur les "ennemis" susceptibles de se dissimuler au sein de celle-ci, la Gestapo se doit d'être "socialement acceptable" ou, selon les propres termes d'Himmler, de se montrer "compréhensive" et même "généreuse" … du moins envers ceux "qui le méritent"

"Les activités de la Gestapo se concentraient sur trois groupes en particulier : les Juifs, les opposants de gauche, ainsi que les prêtres politisés et les membres des sectes. Le contrôle exercé sur les autres Allemands "ordinaires", à l’exception des homosexuels, était relativement faible, et lorsqu’il leur arrivait de faire l’objet d’une enquête, ceux-là s’en sortaient généralement avec un avertissement ou une peine légère" (1)

Dit autrement, et à la condition de ne pas faire partie d’un groupe "à risques", les Allemands s’accommodent fort bien non seulement de la nouvelle police secrète et "idéologique" mise sur pieds par Himmler et Heydrich, mais aussi du régime nazi dans son ensemble !

(…) "En Union soviétique, le climat de peur qui régnait sous Staline imprégnait tout, comme jamais ce ne fut le cas en Allemagne sous Hitler avant les derniers jours du régime (...) Nul n'était à l'abri des coups frappés à la porte à minuit. On avait beau tout faire pour se conformer, on pouvait bien crier tous les slogans du monde, la hargne de Staline était telle que rien de ce que vous faisiez, disiez ou pensiez ne pouvait vous sauver si on vous mettait sur la sellette.

(...) la vérité demeure que la majorité des Allemands - très certainement jusqu'au moment où l'Allemagne a commencé à perdre la guerre - se sentaient personnellement en sécurité et si heureux qu'ils eussent voté pour Hitler s'il y avait eu des élections libres. En Union soviétique, au contraire, même le plus proche et le plus loyal des collègues de Staline ne pouvait dormir tranquille"
(2)

(1) Longerich, op. cit., page 213
(2) Laurence Rees, Auschwitz, page 14

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