mardi 1 mars 2016

4753 - un silence faussement paradoxal

Gregor Strasser, en 1928. Il représentait l'aile gauche du parti nazi
… revenons à présent à Himmler, que nous avons laissé à l’automne de 1924, alors qu’il s’affairait à prendre à sa charge les activités et l’organisation du parti nazi en Basse Bavière, progressivement abandonnées par un Gregor Strasser appelé à de plus hautes fonctions.

Et dans ce domaine-là comme lors de son parcours scolaire, Himmler se révèle bien plus appliqué que brillant, compensant un travail trop souvent brouillon par un militantisme infatigable et donc de nature à lui attirer les éloges.

De novembre 1925 à mai 1926, et alors qu’Hitler, de son côté, est en train de transformer le NSDAP en authentique machine de guerre entièrement acquise à sa cause, Himmler prend ainsi la parole dans près d’une trentaine de meetings publics en Basse Bavière, et à une vingtaine d’autres dans le reste de l’Allemagne, alimentant du même coup son propre journal politique, le Kurier für Niederbayern, dont le tirage avoisine les 4 000 exemplaires.

Outre le fidèle compte-rendu de ses innombrables activités militantes, le Kurier, reconnu par les plus hautes instances du NSDAP comme l’organe de propagande officiel du parti en Basse Bavière, reprend les pseudo-analyses d'Himmler sur la politique nationale et internationale, où Francs-maçons et, surtout, Juifs, tiennent naturellement le mauvais rôle.

Sur Hitler, en revanche, et sur le véritable culte de la personnalité que ce dernier est occupé à bâtir, Himmler et son Kurier demeurent totalement muets, ce qui, à première vue, semble paradoxal mais peut en fait s’expliquer par la fidélité d’Himmler à son mentor, Gregor Strasser, nullement disposé quant à lui à se rallier à ce "mythe Hitler" en pleine expansion…

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