Ciel gris, plafond bas, crachins intermittents : le Yamato en route vers son destin |
Ciel gris, plafond bas, crachins intermittents : c'est une aube blafarde - mais idéale car de nature à dissimuler la flotte aux yeux des aviateurs américains - qui se lève sur le Yamato en ce 7 avril 1945.
Et alors que plusieurs centaines de marins font déjà leurs exercices matinaux et réglementaires sur le pont, et que d'autre savourent ce qui s’avérera leur dernier petit-déjeuner de la guerre, la voix crachotante des haut-parleurs se fait soudain entendre : selon un communiqué officiel de la Flotte combinée, "au moins quatre porte-avions américains" ont été "gravement endommagés" lors des attaques kamikazes du jour précédent, en sorte que la flottille ne devrait rencontrer qu'une opposition aérienne "considérablement amoindrie"
A la guerre plus qu'en toute autre circonstance, l'être humain se nourrit d'espoir, et les marins du super-cuirassé n'y font pas exception, eux qui, quelques minutes plus tard, voient du reste apparaître non pas les bombardiers-torpilleurs américains tant redoutés, mais bien une demi-douzaine de chasseurs Zero aussitôt salués par de retentissants Banzaï, et qui se veulent la preuve qu'on ne les a pas encore abandonnés en haut lieu.
Beaucoup, à commencer bien sûr par les plus jeunes, se reprennent même à espérer.
"Personne ne coulera jamais le Yamato !" entend-on
Les Américains, pourtant, sont tout prêts...
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