dimanche 15 novembre 2015

4626 - un Iceberg brûlant

Le Tennessee, autre victime de Pearl Harbor, bombardant Okinawa, 01 avril 1945
... Okinawa, 01 avril 1945

Pour s'emparer de la grande île d'Okinawa, ultime étape avant le Japon, les Américains ont mobilisé pas moins de 300 000 hommes, mais aussi plus de 1 500 navires de toutes tailles, qu'il a fallu acheminer sur des milliers de kms d'océan, et qu'il faut à présent constamment ravitailler et remplacer.

Un défi logistique colossal qui, même vu d'aujourd'hui, défie l'imagination : chaque mois, les forces américaines engagées dans le Pacifique ont ainsi besoin de quelque 900 000 tonnes de pétrole, chiffre qui en soi paraît déjà extravagant mais ne prend pourtant sa véritable signification que lorsqu'on réalise que pour l'ensemble de ses forces armées, le Japon, en ce mois d'avril 1945, n'en a plus que... 50 000 tonnes en réserve, et n'en recevra plus une goutte jusqu'à la fin de la guerre !

Mais, chaque mois, l'US Navy doit aussi acheminer, et toujours par mer, des centaines de milliers de tonnes de munitions, de bœuf, de médicaments, de véhicules et d'équipements les plus divers pour que l'immense machine de guerre puisse simplement continuer à fonctionner.

Et si la dite machine compte dans ses rangs quantités de rutilants destroyers, croiseurs et porte-avions flambants neufs, elle abrite aussi la plupart des vieux cuirassés rescapés de Pearl Harbor, et même l'antédiluvien Arkansas, qui date de 1912 et ne dispose donc que de pièces de 305mm seulement, lesquelles sont actuellement occupées à pilonner l'île dans le cadre d'une "Opération Iceberg" qui, hélas, va s'avérer bien plus... brûlante qu'imaginé.

Mais pour l'heure, nous n'en sommes pas encore là puisque le débarquement - qui a en réalité débuté le 26 mars sur les îles Kerama voisines, où plusieurs centaines de bateaux-suicides ont été découverts, et neutralisés - se déroule sans anicroche et même sans véritable opposition de la part des Japonais, que certains Marines imaginent déjà vaincus.

Ils sont loin du compte...

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