vendredi 13 novembre 2015

4624 - fausse économie

L'avion-fusée-suicide Ohka : ses pilotes savaient à peine voler en ligne droite...
... sur le papier, la manière japonaise de concevoir et de faire la guerre a évidemment le mérite d'être économique, mais en pratique, elle se traduit surtout par un effrayant et fort coûteux gaspillage de ressources humaines.

S'il est blessé, abattu ou naufragé, le fantassin, le pilote ou le marin américain conserve de bonnes chances d'être secouru et soigné,... et ainsi de pouvoir repartir au combat à brève échéance, alors que son équivalant et adversaire nippon, lui, n'en a pour ainsi dire aucune, et doit donc être impérativement remplacé.

Mais lorsque le taux de pertes excède le potentiel de remplacement - ce qui pour le Japon s'est produit dès l'été 1942 - l'efficacité opérationnelle de l'Armée dans son ensemble chute alors de manière dramatique.

"En octobre 1942", soulignera un pilote japonais, "nos équipages de bombardiers en piqué venaient de terminer un ultime cycle d'entraînement au Japon (...) contre le navire-cible Settsu (1) (...) "Ces tests avaient montré que des scores de neuf coups au but sur neuf piqués étaient chose courante". 

(...) Mais en juin 1944 [dans les mêmes conditions d'attaque et sur le même navire] "le nombre de coups au but dépassa alors rarement un pour neuf piqués. Il était impossible pour nos jeunes sortant tout droit des écoles d'acquérir en quelques semaines, voire quelques jours, le niveau que leurs aînés avaient mis des années à atteindre" (2)

De plus en plus vite et de moins en moins bien formés, les nouveaux venus ne sont plus que l'ombre de leurs devanciers, ce qui, à ce titre, les rend d'autant plus "sacrifiables"...

(1) lancé en 1911, le cuirassé Settsu avait été transformé en navire-cible radiocommandé en  1924 
(2) Fana de l’Aviation, H.S. 3 page 77

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