samedi 7 novembre 2015

4618 - sans appel

Aucun porte-avions lourd - ici le Franklin - ne fut coulé par les kamikazes
... piloter un avion-suicide pour un vol unique et sans retour n'exige certes pas de compétences particulières ni, surtout, des centaines d'heures d'entraînement. 

Mais réussir à frapper, en haute mer, un navire de (relativement) petites dimensions, et à le frapper alors qu'il zigzague lui-même à pleine vitesse et projette un feu d'enfer, tout cela constitue un exercice autrement plus difficile, auquel les kamikazes ont d'autant plus de mal à satisfaire qu'ils doivent de surcroît composer avec les chasseurs mais aussi avec la DCA des autres navires. 

L'un dans l'autre, le pourcentage de réussite des attaques-suicides ne dépasse pas 15%, ce qui signifie que, dans leur immense majorité, les kamikazes sont simplement condamnés à mourir sans même avoir réussi à blesser ne serait-ce qu'un seul marin américain ! 

Et même lorsqu'elle aboutissent,  les dites attaques sont loin de toujours provoquer des dégâts irréversibles : à la Capitulation japonaise, moins de 10 % des navires frappés - soit une soixantaine de bâtiments au total, par ailleurs tous de petit tonnage et dépourvus du moindre blindage - auront en effet été envoyés par le fond ! 

A l'instar du vice-amiral Onishi, on peut toujours dire - et le fait ne saurait être contesté - que les résultats auraient été bien plus faibles encore si les attaques avaient été menées de manière conventionnelle, donc en laissant un certain espoir de survie aux pilotes et à leurs avions. 

Mais du point de vue strictement militaire, et en particulier du point de vue des porte-avions, c-à-d des seuls bâtiments véritablement vitaux pour l'effort de guerre allié, le bilan est en revanche sans appel puisque seuls trois petits porte-avions d'escorte auront finalement été coulés par ce genre d'attaques qui auront par ailleurs coûté à l'Aviation japonaise près de 4 000 appareils, et autant de pilotes...

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