mercredi 14 octobre 2015

4594 - mention "peut mieux faire"

Les Mariannes : le point de départ idéal pour bombarder le Japon
.... bien que prometteuses, les premières opérations des B-29 n'en souffrent pas moins d'un défaut important : les aérodromes du sud de la Chine sont trop loin du Japon, trop loin de Tokyo, trop loin des industries et des chantiers navals nippons.

Pour les atteindre malgré tout, il faut emporter énormément de carburant, donc réduire la charge utile - les bombes - à la portion congrue, ce qui ne serait pas encore trop grave si carburant, bombes, mais aussi huiles et pièces de rechange, étaient disponibles facilement et en grandes quantités.

Or le tout doit être acheminé depuis l'Inde par avion, et par-dessus l'Himalaya, ce qui ne va pas sans poser d'insondables problèmes logistiques : les avions de transport requis - souvent des B-29 eux-mêmes, faute d'autres appareils disponibles - consommant en effet davantage de carburant dans l'aventure que le carburant qu'ils sont en mesure de transporter !

Pour briser ce cercle vicieux, il faut dénicher des aérodromes non seulement plus proches du Japon, mais aussi facilement ravitaillables par mer, c-à-d, et en pratique, reconquérir Guam et s'emparer dans la foulée du reste des Îles Mariannes, et en particulier de Tinian et Saïpan (1), qui placeraient alors Tokyo à seulement 2 500 kms.

Fin décembre. c-à-d six mois avant le premier raid de B-29 partis de Chine sur la capitale japonaise (!), la décision a donc été prise de se lancer dès que possible à l'assaut des Mariannes...

(1) colonie espagnole, Guam (Mariannes du Sud) avait été cédée aux États-Unis après la guerre hispano-américaine de 1898, tandis que Tinian, Saïpan, et le reste des Mariannes du Nord étaient devenues allemandes en 1899, puis japonaises à partir de 1914. Le Japon s'était ensuite emparé de Guam en décembre 1941, peu après l'attaque contre Pearl Harbor.

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