samedi 25 juillet 2015

4513 - "A ce stade, il n'est plus question de sauver les troupes ou d'épargner la population"

... le 10 février 1942, soit cinq jours avant la capitulation de Singapour, Churchill avait résumé son point de vue politique à Archibald Wavell, commandant-en-chef de l'éphémère American-British-Dutch-Australian Command (ABDACOM)

"Je pense", lui avait-il alors écrit, "que vous devriez réaliser la manière dont nous voyons la situation à Singapour. (...) Percival a plus de 100 000 hommes (...) et il est douteux que les Japonais en aient autant dans toute la Péninsule malaise.

(...) A ce stade, il n'est plus question de sauver les troupes ou d'épargner la population. La bataille doit être menée jusqu'à son terme, et à n'importe quel prix. La 18ème division a la chance d'entrer dans l'Histoire. Les commandants et les officiers supérieurs doivent mourir avec leurs troupes. 

L'Honneur de l'Empire et de l'Armée britanniques est en jeu. Je compte sur vous pour ne montrer ni pitié ni faiblesse d'aucune sorte.

Avec les Russes qui se battent comme ils le font, et les Américains qui résistent obstinément à Luçon, il en va de la réputation de notre race et de notre pays tout entier"

De son point de vue politique, Churchill avait sans doute raison, mais d'un point de vue militaire, le Premier Ministre ne faisait en fait que répéter - comme s'il n'avait rien appris du tout - l'erreur qu'il avait déjà commise le 20 octobre de l'année précédente, en envoyant, contre l'avis de Dudley Pound et de l'État-major de la Royal Navy, le Prince of Wales et le Repulse à Singapour...

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