lundi 6 juillet 2015

4494 - ... et déclarer la faillite

... pour ne rien arranger, l'absence de courant électrique empêche également la rotation et le pointage des quatre tourelles arrière de 133mm, tandis que celles de l'avant, bien que toujours alimentées, se retrouvent sévèrement limitées dans leur utilisation... du fait de l'inclinaison des ponts !

A vrai dire, la situation est même si grave qu'à 12h10, l'Amiral Phillips n'a d'autre choix que de faire hisser le pavillon qui signale à toute la Force Z que le Prince of Wales, le fleuron et le plus moderne des cuirassés de la Royal Navy, est désormais hors de contrôle !

Insidieusement, bon nombre d'officiers et de marins commencent du reste à sombrer dans l'abattement.

"Je pense", déclarera un sous-officier, "avoir très vite compris que le navire était en train de sombrer tant la gîte que nous avions prise m'indiquait à quel point nous étions endommagés, et aussi parce que les bombardiers-torpilleurs pouvaient très facilement organiser un service de navettes pour nous achever, même si ça leur prenait plusieurs jours. Naturellement, il y avait comme un sentiment de stupeur à réaliser que notre puissant navire avait été mis à genoux si aisément, et de l'appréhension sur ce qui allait m'arriver personnellement" (1)

Sur la passerelle du Repulse, qui malgré son âge et son armement antiaérien parfaitement inefficace n'a été qu'à peine égratigné, on se gausserait presque de la situation si celle-ci ne s'avérait aussi tragique...

... et si le capitaine Tennant ne venait de se rendre compte que son supérieur n'a toujours pas envoyé le moindre message radio à Singapour...

(1) Mahoney/Middlebrrok, op cit

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