mardi 23 juin 2015

4481 - un bien mauvais début

... 11h00

De manière inexplicable, l'Amiral Phillips, bien que se sachant repéré, et bientôt attaqué, se refuse toujours à rompre le sacro-saint silence-radio, se privant dès lors de toute chance d'obtenir le soutien de l'un ou l'autre chasseur britannique ou australien de Malaisie (1).

A 11h00, les huit premiers bimoteurs nippons, qui volent à 300 kms/h et 3 500 m d'altitude, sont en vue, par tribord avant, et à portée des pièces de 133mm du Prince of Wales.

Distance : 15 000 mètres.

Ses appareils ne disposant chacun que de deux bombes explosives de 250 kilos, le chef de la formation, le lieutenant Shirai, décide de concentrer tous ses efforts sur le seul Repulse qui, parce qu'il n'est qu'un croiseur de bataille, par ailleurs fort ancien, ne dispose pas d'un pont aussi fortement blindé que celui du Prince of Wales

A 12 000 mètres, les 133mm tribord du Prince of Wales - des canons modernes, disposant d'un véritable calculateur de tir centralisé et profondément enfui dans les entrailles du bâtiment - commencent à donner de la voix, imités, une vingtaine de secondes plus tard, par les pièces - beaucoup moins modernes et sophistiquées - du Repulse 

Pourtant, dans les deux cas, les premiers obus éclatent très à droite de la formation japonaise, forçant les officiers de tir à ordonner une correction sur la gauche, puis encore une autre, mais sans aucun résultat puisque, dans le même temps, obéissant à l'ordre général de se présenter proue face à l'ennemi - comme Nelson à Trafalgar - tous les bâtiments de la flottille ont eux-mêmes commencé à virer de 30 degrés à droite !

(1) compte tenu de son éloignement de la scène, et de l'épuisement de ses propres forces, la possibilité d'une intervention rapide, et surtout efficace, de la chasse alliée à ce stade du drame est bien sûr purement hypothétique, mais le fait demeure qu'elle ne fut pas réclamée

Aucun commentaire: