jeudi 28 mai 2015

4455 - inéluctable...

... Churchill, donc, a gravement sous-estimé le véritable potentiel militaire des Japonais, et tout aussi gravement surestimé l'impact que pourrait produire l'arrivée "du plus moderne et du plus puissant cuirassé britannique" sur ces mêmes Japonais.

Mais le cas du Premier Ministre - nous l'avons vu - est tout sauf isolé, et Churchill, pas plus que Roosevelt ou aucun autre responsable occidental, ne pouvait prévoir que l'intégralité du corps de bataille américain du Pacifique serait mis hors de combat - et pour longtemps - dès les premières minutes du conflit !

Ceci dit, que faut-il faire à présent ? Et, en particulier, que convient-il de faire des troupes japonaises qui, aux premières heures du 8 décembre, ont débarqué au Nord-Est de la Malaisie ? Contre une opération navale, quoi de plus logique qu'une riposte... navale, donc menée avec le Prince of Wales et le Repulse ?

Les faire sortir en mer sans véritables renseignements utiles sur les positions et la composition des forces ennemies, c'est certes les exposer inutilement au danger; mais les laisser amarrés dans la rade, c'est aussi les laisser à la merci des bombes japonaises, comme l'attaque de la matinée vient d'ailleurs de le rappeler à ceux qui se trouvaient déjà sur le Prince of Wales le 8 août 1940, lorsqu'une bombe allemande avait failli provoquer son chavirage alors qu'il se trouvait amarré à un quai de Liverpool...

En mer, ils ne pourront certes compter sur aucun soutien aérien,... faute d'avoir attendu ou réclamé un porte-avions au Cap; mais après tout, "à condition d'être convenablement mené", un cuirassé comme le Prince of Wales,  n'a-t-il pas, aux dires de l'amiral Phillips, "rien à craindre de l'Aviation"; et ce même cuirassé, aux dires de Churchill, n'est-il pas "capable d'affronter et de détruire n'importe quel ennemi", et ne doit-il pas, aux dires de ce même Churchill", "être risqué pour le bien commun" ne serait-ce que "parce qu'il a été construit pour ça" ?

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