dimanche 17 mai 2015

4454 - "Les Japonais sont pris à leur propre piège et, que ce soit par mer, par terre ou par air, n'ont pas le moindre espoir de l'emporter s'ils partent à présent en guerre contre les forces supérieures qui les encerclent"

... Singapour, 2 décembre 1941

Depuis des décennies, en dépit de leur piètre utilité militaire et de leur étonnante fragilité au combat, les cuirassés et leurs énormes canons - symboles par excellence d'une triomphante puissance virile - fascinent les populations du monde entier.

Et en cet après-midi du 2 décembre 1941, celle de Singapour ne fait pas exception, elle qui s'est massée pour contempler l'arrivée du Prince of Wales, du Repulse, et de leur quatre destroyers d'escorte.

Face à l'armada japonaise dont chacun appréhende l'apparition, ce n'est certes pas grand-chose, mais celle que l'on surnommera bientôt la "Force Z" n'en rassemble pas moins davantage de navires de guerre que n'en a jamais connu le port militaire, et n'en concrétise pas moins la promesse, si souvent rappelée par la Grande-Bretagne, de venir en aide à sa colonie en cas de péril.

A vrai dire, l'enthousiasme est même tel que les journaux locaux ne tardent pas à verser dans le lyrisme, et à confondre désir et réalité.

"C'est une grande nouvelle non seulement pour Singapour et la Malaisie mais pour l'ensemble des pays démocratiques du Pacifique. Et c'est une mauvaise nouvelle pour le Japon qui voit ainsi se briser ainsi ses rêves de progression sans opposition" titre dès le lendemain le Singapour Free Press

"L'arrivée de quelques cuirassés britanniques à Singapour rend la situation navale des Japonais désespérée", renchérit le Malaya Tribune qui, avec le plus parfait aveuglement, ajoute que "l'Aviation navale est le domaine dans laquelle la flotte japonaise est la plus faible par rapport à celle des Américains (...) Les Japonais sont pris à leur propre piège et, que ce soit par mer, par terre ou par air, n'ont pas le moindre espoir de l'emporter s'ils partent à présent en guerre contre les forces supérieures qui les encerclent"

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