mardi 26 mai 2015

4453 - "Nous n'étions tout simplement pas prêts à faire la guerre"

... témoin privilégié des événements, le Commodore McCauley, de la RAAF, livrera une saisissante analyse de cette débâcle, qui pour l'heure n'en est encore qu'à ses tout débuts. 

 "Notre système de commandement, tout juste convenable en temps de paix, était totalement inadapté en temps de guerre" (...) "En Malaisie du Nord, la défense antiaérienne de nos terrains s'avéra, sans aucune exception, totalement inadaptée (...) De même, l'entraînement des personnels au sol laissait à désirer. L'évacuation des blessés posait d'énormes problèmes. Tout manquait pour réparer les avions, comme tout manquait pour boucher les cratères de bombes sur les pistes. Les aires de dispersion n'avaient pas été prévues sur la plupart des terrains et aucun système de camouflage n'existait (...) Nous n'étions tout simplement pas prêts à faire la guerre" .

"Cette incompétence", ajoutera son collègue Wright dans un rapport de la Royal Australian Air Force, "se vérifia à Sembawang (1), quand 46 Hurricane flambants neufs arrivèrent en renfort. Nous constatâmes avec horreur qu'ils n'avaient fait l'objet d'aucune préparation. Leurs mitrailleuses, par exemple, étaient encore empaquetées. Deux jours de travail furent nécessaires pour les rendre aptes au combat, deux jours mis à profit par les Japonais pour en détruire la moitié au sol et endommager les autres". 

 (...) Plusieurs jours après le début des combats, j'eus l'énorme surprise de constater que, comme en temps de paix, le personnel au sol de la RAF continuait à ne travailler que le matin, de 7H30 à 12H30, avec une pause réglementaire de 15 minutes en milieu de matinée. La chaleur était, il est vrai, terrible. Toutefois, nous étions en guerre et les mécaniciens japonais, eux, travaillaient toute la journée. Nous pouvions et nous devions faire de même. (...) le commandant local de la RAAF fixa à huit heures la durée normale de travail quotidien pour son personnel au sol. Les Anglais refusèrent cette mesure et les squadrons de la RAF continuèrent de fonctionner avec des mécaniciens, des armuriers et des radios travaillant à mi-temps". 

 (...) "il fut impossible de faire appel aux Indigènes pour les travaux courants car le montant des salaires prévu pour un tel cas était sans rapport avec le coût de la vie. Nos aviateurs payèrent de leur poche le personnel indigène nécessaire à la vie de leur unité, environ 300 personnes, et la nourriture".

 (1) extrémité nord de Singapour

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