mardi 14 avril 2015

4421 - l'humiliation

… c’est la Grande-Bretagne - nous l’avons dit - qui a construit la marine de guerre du Mikado, et a ainsi permis au Japon de triompher de l’Empire russe au début du siècle.

Mais depuis 1913, c-à-d depuis la livraison du croiseur de bataille Kongo (1), ultime grand navire de ligne nippon construit en Grande-Bretagne (2), le Japon est désormais indépendant sur le plan naval et, dans la limite des traités et de ses propres finances publiques, parfaitement en mesure de construire tous les navires de guerre qu’il veut.

Et bien qu’allié de la Grande-Bretagne lors de la 1ère G.M., il a particulièrement mal vécu l’épisode du Traité de Washington de 1922, lequel lui a imposé (ainsi qu’à la France et à l’Italie) une limite de 10 cuirassés et croiseurs de bataille (3) alors que les États-Unis et la Grande-Bretagne s’en sont vus accorder 18 chacun !

Qu’importe que le Japon (tout comme la France et l’Italie) n’aurait en réalité pas eu les moyens d’en construire davantage même s’il l’avait voulu : dans l’esprit de ses dirigeants, et des milieux ultra-nationalistes, ce Traité représente une humiliation supplémentaire de l’Homme blanc, une humiliation qui condamne leur pays à demeurer dans un statut inférieur

Et une humiliation dont il importe de tirer revanche le plus rapidement possible…

(1) cette classe de quatre croiseurs de bataille est directement inspirée de la classe Lion britannique, et partage nombre de caractéristiques avec l’unique bâtiment de la classe Tiger, qui lui succéda en 1914
(2) les trois autres bâtiments de la classe Kongo (Hiei, Haruna et Kirishima) furent construits au Japon sur des plans de Kongo légèrement modifiés
(3) croiseurs de bataille Kongo, Hiei, Haruna et Kirishima; cuirassés Fusō, Yamashiro, Ise, Hyūga, Mutsu et Nagato.

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