mercredi 25 mars 2015

4401 - le Bismarck voulait-il se rendre ?

… sur le Rodney comme sur le Dorsetshire, c-à-d sur les deux navires les plus proches du Bismarck, des témoins dignes de foi affirmèrent avoir aperçu, à plusieurs reprises, des "signaux" émanant du monstre et témoignant, selon eux, de sa volonté de se rendre.

Rien ne prouve cependant que ces "signaux" aient été émis par une autorité réellement habilitée à ordonner la reddition : si les circonstances exactes entourant la mort de Lütjens et Lindemann restent inconnues, on s’accorde en général à penser que les deux hommes ont été tués au tout début de l’engagement, lorsqu’un 406mm du Rodney a pulvérisé la passerelle du Bismarck (1)

A supposer qu’ils aient été authentiques, les dits "signaux" pouvaient donc tout aussi bien provenir d’un marin ou d’un officier subalterne agissant de sa seule initiative.

L’historien Iain Ballantyne a d’autre part raison de souligner que, dans l’ivresse et la confusion de la bataille, il était de toute manière extrêmement difficile pour Martin, pour Dalrymple-Hamilton et, a fortiori, pour Tovey sur le King George V, de se faire une idée exacte de la situation qui prévalait sur un navire distant de plusieurs milliers de mètres et entièrement noyé par les flammes et la fumée des incendies.

Reste qu'au lieu d’investiguer l’affaire, ou d’appeler lui-même à la reddition du Bismarck, le commandement britannique décida plutôt de tout ignorer et de continuer imperturbablement son matraquage, même après qu’il lui soit devenu évident que la victoire était acquise et que le combat ne relevait plus désormais que du carnage…

(1) quelques témoins affirmèrent cependant avoir cru apercevoir Lindemann, donnant encore des ordres, quelques instants avant le naufrage.

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