mardi 20 janvier 2015

4337 - Apparemment indemnes

... 06h03

A un contre deux, et avec un bâtiment aussi mal en point, le commandant Leach, encore choqué par l'obus qui a ravagé sa passerelle, et auquel il n'a lui-même échappé que par miracle, juge plus sage de battre en retraite

Vu les circonstances, c'est assurément la seule conduite raisonnable, mais Churchill, lui, ne l'entendra pas de cette oreille, et il faudra bien tout le poids de John Tovey pour que le malheureux commandant du Prince of Wales ne se retrouve devant une cour martiale ! 

A 06h03, sous le couvert d'un écran de fumée, le Prince of Wales vient donc à 180 degrés sur bâbord et, encore sous le feu du Bismarck, dont le tir ne cesse qu'à 06h09, s'éloigne de toute la vitesse dont il est capable, laissant les Allemands seuls maîtres du terrain.

Les Allemands, de leur côté, se livrent à une manœuvre surprenante : à 06h03, 06h06 et finalement 06h13, on voit en effet le Prinz Eugen virer sur tribord, et le Bismarck l'imiter brièvement avant de revenir sur son cap initial.

En fait, sur le croiseur, l'opérateur aux hydrophones a entendu, ou cru entendre, des battements d'hélices, qu'il a immédiatement attribué à des torpilles, forçant ainsi les deux bâtiments à se lancer dans des manœuvres évasives.

Aucun sous-marin britannique ne se trouve dans les parages mais le Hood, il est vrai, disposait de six tubes lance-torpilles de 533mm qui auraient - peut-être - pu être lancées dans les secondes précédant son naufrage (1)

Aucune torpille en tout cas ne porte, et à 06h15, les deux bâtiments sont de retour au sud-ouest, cap au 220.

Apparemment indemnes...

(1) il n'existe cependant aucune preuve d'un tel lancement. L'explication la plus vraisemblable est une erreur de l'opérateur du Prinz Eugen, qui aurait confondu des battements d'hélice avec les différents grondements provoqués par l'engloutissement du Hood

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