mardi 7 octobre 2014

4232 - le paradoxe suprême

… car Heydrich fut un extraordinaire paradoxe, autant meurtrier de masse, froid, méthodique et impitoyable, qu’homme cultivé, passionné de concerts et doté d’une réelle sensibilité, et d’un réel talent, pour la musique.

Père affectueux et adorant ses propres enfants, il n’eut cependant aucun scrupule à envoyer les enfants de tous les "ennemis du Reich" - et particulièrement les enfants juifs - dans les camps de concentration, et jusque dans les chambres à gaz.

Prototype du parfait bureaucrate qui se tue au travail et ne rentre que fort tard chez lui, il mit néanmoins un point d’honneur à conserver la forme, en se levant aux aurores et en s’astreignant à plusieurs heures de sport quotidien.

Incarnation-même du meurtre industriel et scientifique, Heydrich  n’aima rien tant que les sabres, les épées et les fleurets et, tout au long de la guerre, continua à s’entraîner afin de pouvoir participer, au plus haut niveau, à des compétitions d’escrime pour le moins désuètes dans une époque où chacun s’efforçait de tuer le maximum de gens avec le moins d'efforts et dans le minimum de temps possible.

Et si Heydrich donna volontiers la mort, il n’hésita cependant jamais, contrairement aux autres hauts dignitaires nazis, à mettre sa propre vie dans la balance afin de "montrer l’exemple".

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