lundi 1 septembre 2014

4196 - "Rien ne m’empêchera de déporter des millions de Tchèques s’ils ne veulent pas une coexistence pacifique !"

… même mort et enterré, Reinhard Heydrich n’en est pas pour autant oublié.

Que du contraire, puisque le Troisième Reich a dores et déjà décidé d’en faire une légende - pour ne pas dire un dieu - destinée à l’édification des générations futures.

Dans toute l’Allemagne, mais aussi, et surtout, en Bohème-Moravie, on expose des copies de son masque funéraire, on rebaptise de son nom des dizaines de rues et de parcs, et on imprime des timbres à son effigie.

Mais si le Reich veut célébrer le héros et martyr Heydrich, il entend d’abord et avant tout le venger.

Et comme ses meurtriers, malgré toutes les recherches entreprises, les menaces proférées et les récompenses promises, demeurent toujours introuvables, la tension - une tension  meurtrière - ne cesse de croître. 

"Rien ne m’empêchera de déporter des millions de Tchèques s’ils ne veulent pas une coexistence pacifique !" tonne Hitler aux oreilles du malheureux Emil Hácha, lui aussi convié - ou plutôt sommé - d’assister aux funérailles. Les assassins, poursuit-il, doivent être retrouvés "immédiatement" sans quoi la population tchèque devra, assure-t-il, "subir des conséquences sans précédant".

Et pour donner davantage de poids à la menace, Karl Hermann Frank, celui-là même qui, quelques jours auparavant, était parvenu à calmer le Führer, de téléphoner aussitôt à Horst Böhme, chef de l’antenne du SD à Prague, et de lui ordonner de raser sans plus attendre, et à titre d’exemple, un petit village de Bohème jusque-là parfaitement inconnu…

Lidice

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