samedi 30 août 2014

4194 - "Il est mort en martyr pour la protection et la préservation du Reich".

... Après Himmler, c'est au tour d'Hitler de prendre la parole.
"Heydrich", déclare le Führer, "était un des meilleurs nationaux-socialistes, un des plus solides défenseurs du Reich allemand (...) Il est mort en martyr pour la protection et la préservation du Reich".

Visiblement très ému, Hitler confère alors au défunt la plus haute distinction militaire allemande, puis quitte la salle, caressant aux passages les joues des deux aînés d'Heydrich - qui lui font le salut nazi - et les assurant au passage de son total soutien.

Mais si Hitler est ouvertement bouleversé par le décès d'Heydrich-le-héros-assassiné-par-des-terroristes, il n'en fustige pas moins, en privé, Heydrich-l'inconscient-mort-par-sa-propre-faute

"Des gestes héroïques comme se déplacer dans une voiture ouverte sont", dira-t-il, "des folies dont la Nation n'avait pas besoin. Les hommes de la stature politique d'Heydrich devraient avoir conscience qu'on les guette comme du gibier et que d'innombrables personnes n'ont qu'une idée en tête : comment les tuer ?"

Les discours terminés, et sous les regards impassibles du Porte-Flambeau et du Porte-Glaive, les deux monumentales statues d’Arno Breker qui, depuis 1938, montent la garde face à la Cour d’Honneur de la Chancellerie, le cercueil est rechargé, pour la dernière fois, sur un affut d’artillerie, qui prend la direction du Cimetière des Invalides, un des plus vieux de Berlin, où sont enterrés quantités de militaires célèbres parmi lesquels plusieurs aviateurs comme Manfred von Richtoffen, Ernst Udet ou Walther Mölders,… auxquels Heydrich-le-romantique aurait tant voulu ressembler.

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