dimanche 10 août 2014

4174 - elle court, elle court, la rumeur...

... dès sa plus tendre enfance, Reinhard Heydrich s'est littéralement nourri de romans policiers et d'espionnage.

Depuis l'été 1931, soit depuis plus de dix ans, il ne vit plus que dans l'optique d'identifier, traquer et éliminer tous les "ennemis du Reich", et de déjouer tous les "complots" - réels ou imaginaires - ourdis contre l'Allemagne nazie.

En tant que chef suprême de tous les services de Police et de Sécurité, il sait mieux que quiconque qu'à travers toute l'Europe occupée, des soldats, des officiers, et même de hauts dignitaires allemands aussi haut placés qu'Heinrich Himmler, sont régulièrement la cible d'attentats "terroristes"; et en tant que "bourreau d'Hitler", il se sait par ailleurs plus haï que n'importe lequel d'entre eux.

A Prague, où il sévit maintenant depuis plusieurs mois, il a d'autre part eu vent, et à plusieurs reprises, de rumeurs d'attentat directement dirigés contre lui-même.

En mars 1942, à la gare de Varsovie, des agents de la Gestapo ont ainsi intercepté un prétendu "musicien" qui, dans ses bagages, dissimulait un fusil télescopique. Arrêté, ce dernier a finalement avoué être un "agent soviétique" en route vers la Bohème-Moravie dans le but d'y assassiner Heydrich...

Peut-être l'homme a-t-il tout inventé sous la torture, mais cette histoire est en tout cas bien connue du Reichsprotektor, tout comme comme ce rapport du SD datant du 18 avril et faisant état de parachutistes venus dans le Protectorat pour y provoquer des grèves, commettre des actes de sabotages et même... un attentat contre sa personne !

Pourtant, curieusement, rien de tout cela ne semble troubler Heydrich qui, "au grand déplaisir de son épouse et d'Himmler continue de circuler à travers Prague dans une voiture découverte et sans escorte de sécurité" (1)

(1) Gerwarth, op cit, page 276

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