mercredi 21 mai 2014

4093 - ... à "l'action"

... tout commence au début 1939 par cette lettre d'un père de Leipzig suppliant son Führer bien-aimé d'autoriser les médecins à euthanasier son fils né aveugle, sans avant-bras gauche, et avec une jambe difforme.

Et Hitler, déjà fort bien disposé à l'égard de l'euthanasie, juge cette missive suffisamment importante pour réclamer de son médecin personnel - le docteur Karl Brandt (1) - qu'il accède au désir du père éploré puis, par extension, à toutes les demandes similaires.

Hitler craint cependant la réaction - prévisible - des églises allemandes à l'égard d'un tel programme, ce pourquoi il insiste sur l'absolue nécessité d'une "solution totalement non bureaucratique de ce problème" (sic), laquelle aboutit à la création d'une fort secrète "Commission du Reich pour l'enregistrement scientifique des souffrances héréditaires et congénitales graves" qui, dans un premier temps, assassine par injection de barbituriques de cinq à huit mille enfants handicapés.

En août 1939, la machine de mort est rodée et peut désormais passer à la vitesse supérieure... avec le plein assentiment des médecins allemands qui, contrairement à ce que l'on aimerait imaginer aujourd'hui, ne se font nullement prier pour appliquer les directives de l'État

"Un nombre appréciable de médecins fut convoqué à la Chancellerie du Reich afin de solliciter leurs points de vue sur un tel programme. Dans leur écrasante majorité, ils se dirent favorables et prêts à coopérer. Ils laissèrent entendre que le nombre "d'éligibles" pourrait se situer autour de soixante mille patients" (2)

(1) condamné à mort après guerre, Karl Brandt fut exécuté à la prison de Landsberg, le 2 juin 1948
(2) Kershaw, Hitler

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