Mais si le régime hitlérien possède tous les attributs de la Dictature, il en va tout autrement de ceux généralement associés à l'Ordre : en pratique, le Reich se caractérise plutôt par ses innombrables coteries, où chacun défend avec acharnement ses propres privilèges et intérêts, et aussi par sa très grande improvisation, où les uns et les autres s'efforcent simplement - et parfois fort vaguement ! - "d'oeuvrer en direction du Führer"... ou du moins de l'idée qu'ils se font de la "volonté" de celui-ci !
Le "problème juif" en constitue à cet égard un exemple frappant : créé de toute pièce pour des raisons électorales dans les années 1920, à moitié résolu par l'émigration forcée dans les années 1930, il se retrouve à présent insoluble du fait de l'invasion de la Pologne,... c-à-d par la volonté et l'action des Nazis eux-mêmes !
En pénétrant en Pologne au début septembre, et bien qu'ayant officiellement le "problème juif" dans ses attributions, Reinhard Heydrich, comme du reste tous les autres dirigeants nazis, n'a d'ailleurs aucune idée sur ce qu'il convient de faire des quelque deux millions de Juifs supplémentaires sur lesquels le Reich vient de mettre la main ni, surtout, sur la manière de s'en débarrasser.
Pour autant, et fidèle en cela à sa réputation d'homme à poigne, le grand patron de l'appareil répressif allemand entend bien agir avec la plus grande célérité possible,... quitte à changer constamment d'idées et de méthodes en cours de route...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire