jeudi 24 avril 2014

4066 - blitzkrieg

... car depuis le début de la Campagne de Pologne, les Einsatzgruppen d'Heydrich ne manquent certes pas de travail, arrêtant des milliers de Polonais - en particulier les Juifs - et n’hésitant pas à les exécuter séance tenante au moindre signe, même fort vague, de "rébellion".

Pour ménager la délicate sensibilité de la population du Reich et de la Communauté internationale, les Actualités allemandes ne font pourtant aucune mention de ces massacres, préférant de loin véhiculer le mythe d'une "blitzkrieg", c-à-d. d'une guerre sinon fraiche et joyeuse, du moins moderne et (ultra) rapide.

Mais quand bien même les images de ces tueries seraient-elles projetées dans tous les cinémas qu'il n'est pas certain qu'elles remueraient les foules, en tout cas en Allemagne où la haine du Juif et le ressentiment anti-polonais sont aussi omniprésents que fortement enracinés.

"Je n'arrive toujours pas", écrit le journaliste américain William Shirer (1) le 20 septembre 1939, "à rencontrer un Allemand, même parmi ceux qui n'aiment pas le régime, qui trouve quelque chose à redire dans la destruction de la Pologne par les Allemands (...) Tant que les Allemands triompheront et n'auront pas trop à se serrer la ceinture, ce ne sera pas une guerre impopulaire" (2)

Et de fait, comme le relève également Shirer, beaucoup d'Allemands sont même "convaincus que "l'affaire polonaise" sera bientôt terminée, et que l'Ouest ne bougera pas"...

(1) jusqu'en décembre 1940, William Shirer fut le correspondant radio de la CBS à Berlin
(2) Kershaw, op. cit, page 372

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