mardi 15 avril 2014

4057 - la roulette polonaise

... Adolf Hitler est un joueur qui croit dur comme fer en sa "bonne étoile", laquelle, il est vrai, lui a non seulement permis de sortir vivant de la 1ère G.M. mais aussi, et surtout, d'entamer ensuite une formidable ascension politique jusqu'au poste le plus élevé d'Allemagne et, bientôt, de toute l'Europe occupée.

En réoccupant la Rhénanie, en annexant l'Autriche, en envahissant les Sudètes puis le reste de la Tchécoslovaquie, le Führer a chaque fois misé gros, et parié - avec succès - sur l'absence de réactions de la part de la France et de la Grande-Bretagne.

Pour mettre fin à "l'abomination" que constitue selon lui le "corridor polonais" et la "ville libre de Dantzig", il est à nouveau prêt, en cet été 1939, à faire rouler ces mêmes dés qui lui ont si bien réussi jusqu'ici.

Reste que la Pologne, qui refuse de céder sur le "corridor" comme sur la ville, est un bien plus gros morceau que l'Autriche et la Tchécoslovaquie : bien que dramatiquement sous-équipée, l'armée polonaise aligne tout de même près d'un million d'hommes qui peuvent en principe compter sur l'appui de leurs alliés français et britanniques, lesquels se sont formellement engagés à défendre l'intégrité du territoire polonais contre toute agression allemande.

Paris et Londres avaient certes déjà promis la même chose à la malheureuse Tchécoslovaquie, avant de battre en retraite à Munich, mais la suite des événements leur ayant démontré qu'il ne servait à rien de jouer l’apaisement face à Hitler, tout pari supplémentaire sur leur neutralité est cette fois extraordinairement risqué !

Ce pari, Hitler est pourtant résolu à le tenter à la faveur d'un événement si inattendu et si stupéfiant qu'il devrait, pense-t-il, convaincre la France et la Grande-Bretagne à se tenir tranquilles...

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