Après le formidable succès de l'Anschluss et, surtout, ceux obtenus dans les Sudètes puis dans le reste de la Tchécoslovaquie - tous obtenus sans verser la moindre goutte de sang allemand et sans que la France et la Grande-Bretagne interviennent ! - la cote de popularité d'Adolf Hitler est au zénith et plus personne, y compris au sein de l'Armée, n'oserait encore mettre en cause la justesse de ses décisions ni l'extraordinaire pertinence de ses "visions".
Pour autant, chacune de ces conquêtes a également généré deux effets pervers qui, sans être véritablement inattendus, n'en sont pas moins fort désagréables : une nouvelle - et spectaculaire - augmentation du nombre de Juifs "indésirables" d'abord, et de nouvelles - et considérables - difficultés pour s'en débarrasser ensuite !
Ainsi en est-il des quelque 900 Juifs embarqués sur le paquebot Saint-Louis - un 16 000 tonnes de la Hamburg-Amerika - qui appareille de Hambourg le 13 mai 1939 à destination de Cuba : avant-même l'appareillage, une grande manifestation antisémite a déjà été organisée à La Havane pour protester contre ces immigrants dont la venue menace selon eux le fragile marché local de l'emploi.
Et la conséquence ne se fait pas attendre puisqu'à l'arrivée du Saint-Louis, le 27 mai suivant, seule une vingtaine de passagers - non Juifs - est finalement autorisée à débarquer !
Débutent alors de fort mercantiles tractations entre le président cubain Laredo Bru et les organisations juives qui, lorsqu'elles échouent finalement, contraignent le Saint-Louis à lever l'ancre et à quitter les eaux territoriales cubaines pour mettre le cap sur Miami...
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