A l'évidence, l'intéressé n'a rien tenté pour empêcher les événements, et les a même cautionnés, voire encouragés, en cantonnant quasiment sa police à un simple rôle d'observateur.
Mais cela fait-il pour autant de lui un des, sinon le principal instigateur des émeutes ?
Pour certains historiens, l'ampleur de ces émeutes, leur propagation ultra-rapide à toute l'Allemagne et même à l'Autriche, ainsi que l'arrestation de plusieurs dizaines de milliers de Juifs dans la foulée, tout cela n'a pu s'opérer sans l'accord d'Heydrich.
Dans ce contexte, l'attentat de Paris contre le Conseiller vom Rath, survenu deux jours à peine avant l'anniversaire du Putsch de la Brasserie, n'est qu'un prétexte commode pour un coup de force prévu et organisé de longue date contre la communauté juive, et un coup de force qui aurait tout aussi bien pu se produire quelques jours plus tôt ou quelques semaines plus tard.
Pour d'autres, en revanche, les échanges frénétiques et désordonnés entre Heydrich, Müller et les responsables locaux de la Gestapo et du SD tendent plutôt à démontrer que les intéressés ont été surpris, et très vite dépassés, par les événements, et se sont plutôt contentés d'y répondre dans la mesure de leurs moyens... et de leurs intérêts respectifs.
Mais véritable organisateur ou alors simple spectateur, Heydrich est en tout cas le grand vainqueur de cette nuit fatidique...
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