A la mairie de Munich, où une audience aussi nombreuse qu'agité s'est rassemblée pour célébrer le "Tag der Bewegung, le "Jour du Mouvement", Adolf Hitler a pour une fois renoncé à sa traditionnelle allocution aux vétérans du putsch avorté de 1923, et préféré quitter les lieux de bonne heure en laissant à son Ministre de la Propagande le soin de discourir à sa place.
Et pour Joseph Goebbels, lui-même excellent orateur, l'occasion est trop belle pour dénoncer, devant un auditoire tout entier acquis à sa cause, la mort du Conseiller vom Rath assassiné à Paris par le Juif Herschel Grynszpan
Après avoir martelé qu'en réaction à cet attentat des actions anti-juives "spontanées" se déroulent déjà un peu partout en Allemagne, Goebbels enfonce le clou.
Le Führer, dit-il, a décidé que le Parti ne s'engagera pas dans des actions supplémentaires. Cependant, s'empresse-t-il d'ajouter, si celles-ci viennent néanmoins à se produire, "il ne fera rien pour les empêcher"
Présent dans l'assistance, Reinhard Heydrich se contente quant à lui de déclarer à qui veut l'entendre que sa police n'interviendra pas si des émeutes anti-juives "spontanées" viennent à se produire.
Une réserve prudente qui, pour beaucoup, a valeur d'encouragement pour ne pas dire d'incitation à commettre l'irréparable...
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