jeudi 13 mars 2014

4024 - le chantage permanent

... Vienne, 9 mars 1938

En invitant - ou plutôt en convoquant - Schuschnigg au Berghof, et en se faisant accompagner de ses principaux chefs militaires et policiers, Adolf Hitler entend bel et bien démontrer au malheureux Chancelier autrichien qu'il est seul maître du jeu et que ses demandes ne sont pas négociables.

Outre la levée de l'interdit qui frappe le parti nazi autrichien depuis 1934, et la libération de tous les Nazis détenus dans les prisons autrichiennes, Hitler exige rien de moins que la nomination du pro-nazi Arthur Seyss-Inquart au poste de Ministre de l'Intérieur, l'intégration de l'Autriche à l'espace économique allemand, et la quasi-subordination de l'Armée autrichienne à l'Armée allemande.

Mais après avoir obtenu de Schuschnigg et du Président autrichien Wilhelm Miklas ce qu'il réclame, Hitler, fidèle à sa politique de surenchère permanente, décide d'aller plus loin : le 20 février, devant le Reichstag, le voilà qui affirme à présent que le puissant Reich allemand "se doit" de protéger tous les pays germaniques qui, selon lui, sont incapables d'assurer leur propre défense.

Quatre jours plus tard, Schuschnigg réplique, souligne que l'Autriche n'ira pas plus loin sur la voie des concessions et, en particulier, ne renoncera jamais à son indépendance

En Autriche pourtant, les manifestations, parfois violentes, en faveur de l'Anschluss - de l'unification avec l'Allemagne - se multiplient sans que la Police - désormais aux ordres de Seyss-Inquart et des nazis autrichiens - n'intervienne.

Le 9 mars, dans une ultime tentative, Schuschnigg décide alors de jouer le tout-pour-le-tout en annonçant pour le 13 mars suivant la tenue d'un référendum sur l'Indépendance de l'Autriche...

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