jeudi 6 mars 2014

4017 - un complot Fritsch ?

... incertain dans le cas de Werner von Blomberg, le rôle de la SS, et de Reinhard Heydrich, est en revanche bien plus évident - mais probablement indirect - dans le cas de Werner von Fritsch.

Cherchant à mettre la main sur toutes les forces armées d'Allemagne, Himmler et Heydrich avaient, dès 1935, accusé le commandant-en-chef de l'Armée de Terre de fomenter un coup d'État contre le régime nazi. 

Un an plus tard, les deux hommes étaient revenus à la charge, soutenant cette fois que le général déshonnorait son uniforme, et le Reich tout entier, par des pratiques homosexuelles... uniquement dénoncées par un faussaire et délinquant notoire, Otto Schmidt, dont les affirmations, déjà fortement sujettes à caution, allaient d'ailleurs s'effondrer devant le tribunal ultimement appelé à juger Fritsch.

En 1935 comme en 1936, Adolf Hitler avait balayé du revers de la main les "preuves" compilées - pour ne pas dire forgées - par les services d'Heydrich, et même ordonné leur destruction, ce que l'intéressé s'était cependant bien gardé de faire et ce qui lui avait donc permis, en janvier 1938, de les ressortir fort opportunément devant les yeux d'un Führer qui, suite au scandale Blomberg, s'était repris à douter des mœurs de Fritsch.

Déjà fort légères en 1936, ces "preuves" ne valaient pourtant plus rien deux ans plus tard, puisque la Gestapo, suite aux aveux de l'ex capitaine von Frisch, savait déjà depuis des semaines qu'Otto Schmidt avait - et probablement volontairement - confondu les deux hommes !

En représentant le dossier à Hitler, Heydrich était-il au courant de ce fait capital, ou l'information s'était-elle tout simplement perdue quelque part dans les méandres de sa fort vaste administration ? - près de 80 ans plus tard, la question reste entière, mais les efforts considérables déployés par ce dernier dans les semaines suivantes afin d'étoffer les accusations d'homosexualité à l'endroit de Fritsch, ces efforts tendent néanmoins à démontrer que le chef du SD, bien que nourrissant de sérieux doutes quant à la crédibilité de Schmidt, demeurait convaincu de la culpabilité du général...

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