Plus surprenant encore : bien que largement répandu, l'antisémitisme s’avère bien moins virulent dans les grandes villes, où résident pourtant la quasi-totalité des Juifs allemands que dans les campagnes, où l'on ne trouve pour ainsi dire aucun Juif !
A l'exception des plus vieux ou des plus bigots, qui continuent de considérer les Juifs comme créatures du Malin, les citoyens allemands, dans leur majorité, adhérent en fait aux arguments véhiculés depuis des décennies par les pamphlets racistes, et officiellement martelés depuis deux ans par les services de Propagande du Docteur Goebbels : les Juifs sont, dans leur ensemble, des individus malfaisants, qui n'ont jamais effectué un "vrai travail" mais se sont au contraire, par l'usure et la spéculation, enrichi du travail des Allemands.
Les Juifs, affirme-t-on également, monopolisent indûment des secteurs essentiels - comme la Banque et les médias- spéculent sans vergogne contre le Reichsmark, sont responsables de la crise économique, du chômage et de la vie chère et, in fine, et en compagnie de leurs cousins bolcheviques (1) sont à l'origine du fameux "coup de poignard dans le dos" qui a conduit l'Allemagne à l'armistice de 1918, puis à "l'humiliation" du Traité de Versailles de 1919...
(1) les deux termes sont d'ailleurs fréquemment associés sous l'étiquette de "judeo-bolcheviques"
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