vendredi 17 janvier 2014

3969 - les Dix Commandements

... 17 janvier 1935

Il est donc faux, ou du moins largement abusif, de présenter Canaris et Heydrich comme des "ennemis", voire comme une nouvelle allégorie de l'éternel combat entre le Bien et le Mal.

En pratique, et jusqu'à la mort d'Heydrich en 1942, les deux hommes, quoique rivaux, s'entendront en réalité fort bien et pour collaborer à la réussite des différentes politiques hitlériennes.

S'il le pouvait, Heydrich préférerait sans doute se passer purement et simplement de Canaris, et ajouter directement l'Abwehr à sa propre couronne qui, en plus du SD, est déjà sertie de la Gestapo, et encore appelée à s'enrichir.

Mais dans ce monde glauque de l'espionnage et du contre-espionnage, où chacun sert et trahi tout le monde tout en entretenant en permanence plusieurs fers sur le feu, un homme comme Heydrich peut facilement s'accommoder de multiples compromis et compromissions... tout en continuant à se réserver le droit d'en finir une fois pour toutes à la moindre opportunité favorable !

Dans l'immédiat, néanmoins, les deux hommes vont en tout cas se mettre d'accord sur les limites de leurs attributions respectives : le 17 juillet 1935, au terme d'une conférence de plus de trois heures, ils vont en effet rédiger un mémorandum en dix points que leurs subalternes respectifs qualifieront bientôt de "Dix Commandements" : à l'Abwehr le monopole de l'espionnage et du contre-espionnage militaire, ainsi que la protection des installations de l'armée; au SD celui de l'espionnage industriel et du renseignement aux zones frontalières; et à la Gestapo la lutte contre les crimes politiques commis dans le Reich...

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