mardi 31 décembre 2013

3952 - les coudées franches

.. nantis de l'indispensable blanc-seing du Reichstag, les Nazis ont à présent les coudées franches pour gouverner et imposer à l'Allemagne des réformes qui auraient encore paru inconcevables quelques mois auparavant.

De fait, dès le 1er avril suivant, le boycott des magasins juifs est organisé dans tout le pays; le 2 mai, les syndicats sont officiellement interdits et dissous; le 22 juin, le parti social-démocrate se voit à son tour interdit; le 14 juillet, le NSDAP devient  le seul parti politique autorisé en Allemagne, une réalité que de nouvelles élections, organisées le 12 novembre suivant, légitimeront a posteriori, en lui offrant quelque 92% des suffrages...

Dans le même temps, la traque aux "ennemis de l'Etat" peut désormais s'effectuer sans contrainte,... ou du moins sans autres limites que celles que les Nazis s'imposent eux-mêmes

En Bavière, Heydrich  exige ainsi de ses subordonnés qu'ils traitent les personnes arrêtées "avec la sévérité nécessaire mais jamais avec malice ou brutalité inutile"

(...) Ce qui motivait ses ordres n'était pas la compassion envers les détenus mais le désir d'une discipline plus stricte, et une préoccupation quant à l'image de la SS auprès du public. Il voulait que la police politique nazie soit crainte par ses ennemis pour son efficacité et son caractère implacable, mais il voulait aussi que le "bon citoyen" sache qu'il n'avait rien à craindre de son organisation. La perception par le monde extérieur lui importait bien davantage que l'amère réalité à laquelle étaient confrontés les détenus derrière les grilles fermées des camps" (1)

(1) Gerwarth, op cit, page 69

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