lundi 18 novembre 2013

3909 - un vivant paradoxe

... père de famille affectueux, Reinhard Heydrich était  également un grand buveur, un mari volage, et même un coureur de jupons invétéré, ce qui, à plusieurs reprises, faillit d'ailleurs lui coûter sa carrière

Organisateur remarquable, il parvenait toujours à s'entourer de gens compétents, mais jamais à s'en faire aimer tant il semblait lui-même totalement dénué d'empathie.

Numéro Trois dans la hiérarchie officieuse du Reich millénaire, dont il contribua largement à définir la substance, il était en définitive bien plus craint que son supérieur théorique, le Reichsführer-SS Heinrich Himmler.

Contrairement à tous les autres hauts dignitaires nazis, Heydrich était aussi un homme qui aimait flirter quotidiennement avec la Mort et qui, alors que rien ne l'y obligeait, n'appréciait rien tant que quitter le confort de son bureau pour s'installer dans l'étroit et inconfortable habitacle de chasseurs Messerschmitt.

A chaque fois qu'il le pouvait, il embarquait à bord de l'un d'eux pour des missions de guerre qui, à défaut de victoires, lui valurent plusieurs accidents, lesquels finirent par pousser Hitler, qui l'appelait "l'homme au coeur de fer", à lui ordonner de ne plus quitter le sol.

Bien qu'ayant vu ses ailes rognées, Heydrich n'en continua pas moins de défier volontairement la mort, ne circulant qu'en voiture découverte, et le plus souvent sans escorte, alors qu'il se savait pourtant un des hommes les plus haïs - et donc les plus menacés - de toute l'Europe occupée, ce qui finit d'ailleurs par causer sa perte, dans une petite rue de Prague, le 27 mai 1942.

Sa mort donna lieu à de gigantesques funérailles nationales à Berlin, mais aussi à un épouvantable massacre dans le petit village tchèque de Lidice.

Du début à la fin, la vie de Reinhard Heydrich fut un paradoxe...

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