vendredi 15 novembre 2013

3906 - l'idée était pourtant bonne...

... longtemps décriée, la décision de greffer un armement usagé sur une nouvelle coque était pourtant une bonne idée, et même la seule option envisageable si l'on entendait offrir rapidement un successeur aux cuirassés de la classe King George V.

Ce successeur, le Vanguard, fut pourtant victime de tels retards dans sa définition puis sa construction qu'il s'avéra incapable d'entrer en service avant la fin du conflit !

Bien que réelles, les contraintes nées du dit conflit -  en particulier les pénuries de main d’œuvre, de matières premières ou de chantiers navals - ne peuvent expliquer pareil fiasco, car ce sont en fait les atermoiements des responsables britanniques eux-mêmes qui en constituent la cause principale.

Après avoir invoqué l'urgence pour justifier pareil bricolage, ceux-ci ne cessèrent par la suite, et sous le louable prétexte de "profiter des enseignements de la guerre", d'exiger quantités de modifications impossibles à exécuter dans un délai raisonnable quand bien-même la construction eut-elle bénéficié de la plus haute priorité.

En tout état de cause, mieux aurait valu un cuirassé imparfait mais disponible en 1942 ou 1943, qu'un autre sans doute meilleur mais seulement livrable après la fin de la guerre !

Après s'être pris à douter autant des délais que de l'intérêt réel du dit cuirassé, ces mêmes responsables envisagèrent, fin 1942, de le terminer en porte-avions. Une conversion frappée au sceau du gros bon sens, et parfaitement réalisable au plan technique, mais à laquelle ils décidèrent néanmoins de renoncer au seul prétexte qu'elle retarderait la mise en service de six mois.

Là encore, mieux aurait valu courir le risque de six mois supplémentaires plutôt que de se retrouver, au final, avec plusieurs années de retard et, surtout, un navire complètement inutile puisque condamné par l'inexorable évolution de la Guerre sur Mer...

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