samedi 19 octobre 2013

3879 - la malédiction de la Kriegsmarine

... si le Troisième Reich avait été un État rationnel, sa flotte de surface aurait été sacrifiée dès le début de la guerre ou, au plus tard, en 1941, lorsque la tragique disparition du Bismarck avait clairement démontré que le manque de navires et l'absence de porte-avions dans ses rangs ne permettrait jamais à la Kriegsmarine de simplement survivre en mer face à une Royal Navy britannique infiniment mieux équipée qu'elle.

Mais le Troisième Reich n'était pas un État rationnel, ce qui avait donc permis à la dite flotte de continuer à subsister, quasiment intacte et avec la plus grande partie de son personnel, jusqu'à la fin de la guerre, et pour ainsi dire à l'écart de celle-ci.

Et le Troisième Reich n'était pas non plus une dictature au sens soviétique du terme : en Union Soviétique, les amiraux - qui savaient qu'ils y auraient perdu la vie - n'osaient jamais contredire les ordres de Staline, aussi délirants pouvaient-ils être, alors qu'en Allemagne, ces mêmes amiraux - qui savaient qu'ils ne risquaient en fait que leur carrière et même pas leur solde ! - n'avaient pas hésité à multiplier manœuvres et dissimulations pour préserver une poignée de grands bâtiments pourtant condamnés par le Führer.

Ironiquement, si Hitler avait finalement été incapable d'imposer sa volonté ultime aux amiraux, ceux-ci n'avaient pas davantage  été en mesure de mener, sur mer, les opérations les plus banales sans devoir au préalable obtenir son autorisation expresse, une autorisation qu'il n'accordait jamais qu'au compte-goutte et en l'assortissant à chaque fois de conditions si strictes que les dites opérations étaient dès l'origine vouées à l'échec.

Telle avait été, en définitive, la malédiction de la Kriegsmarine de ses origines jusqu'à sa fin...

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