mardi 20 août 2013

3819 - le dernier... ou pas ?

... Londres, 28 juillet 1942.

"Même les amiraux britanniques font des erreurs"
avait doucereusement fait observer Ivan Maisky, ambassadeur d’URSS en Grande-Bretagne, face aux explications, et aux excuses, de la Royal Navy pour ne pas avoir réussi à amener le convoi PQ-17 à bon port.

"Demain, j’irai trouver le Premier Ministre pour lui demander de vous nommer à ma placer !",
avait alors tonné Dudley Pound, Premier Lord de la Mer et - il faut bien le dire - principal responsable d’un désastre qui avait privé l’URSS de 140 000 tonnes de fournitures diverses, dont 3 500 Jeeps et camions, 400 tanks et 200 avions.

Le lendemain, 29 juillet 1942, Pound n’avait naturellement pas demandé audience à Churchill, mais le Premier Ministre britannique n’en était pas moins dans l’embarras, et pour ainsi dire pris entre deux feux.

S’il n’en avait tenu qu’à lui, et aux responsables de la Royal Navy, le PQ-17 aurait assurément été le dernier convoi à prendre la route de l’URSS jusqu’à - au moins - l’automne suivant.

Mais pour Staline, et à l'heure où l'Armée rouge, au prise avec l'offensive d'été de la Wehrmacht (1), luttait à nouveau pour sa survie, il ne pouvait en être question : les fournitures perdues par le PQ-17 devaient au contraire être impérativement remplacées sans délai, ce qui impliquait donc de faire appareiller le convoi suivant - PQ-18 - au plus vite, quels que soient les risques encourus, et les pertes envisagées...

(1) l’Opération Fall Blau, qui devait conduire à la catastrophe de Stalingrad, avait été lancée le 28 juin précédent


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