jeudi 1 août 2013

3800 - tout n'était que vanité

... mais si la marine de guerre italienne n'existe plus, que faire de ses bâtiments, et en particulier de ses cuirassés, qui sont parvenus à rallier Malte ? 

L'Impero demeuré inachevé, le Roma coulé par la Luftwaffe, l'épave du Conte di Cavour abandonnée aux Allemands, ils ne sont donc plus que cinq, qui, il y a peu, incarnaient encore l'orgueil de l'Italie toute entière

Soucieux de plaire à ses nouveaux alliés, ou devrait-on dire à ses nouveaux maîtres, le gouvernement du maréchal Badoglio va très vite proposer... de les remettre en service au profit des Alliés, contre les côtes françaises et dans le Pacifique !

La première éventualité est hélas politiquement inacceptable, et la seconde techniquement impossible puisque ces navires spécifiquement taillés pour de rapides courses en Méditerranée, n'ont pas l'allonge suffisante pour opérer dans les immensités du Pacifique où du reste, les cuirassés ont depuis longtemps été supplantés par les porte-avions.

Alors, en attendant une opportunité qui ne se produira jamais, on va les envoyer rouiller tranquillement dans le Grand Lac Amer (Égypte) en compagnie de tant d'autres navires avec lesquels Mussolini voulait dominer la Méditerranée.

Au titre des dommages de guerre, le Vittorio-Veneto sera officiellement cédé à la Grande-Bretagne, et le Littorio aux États-Unis, mais ces derniers les renverront tous deux en Italie, où il seront ferraillés en 1948.

Autrement plus âgés - puisque datant, tout comme le Warspite, de la Première Guerre Mondiale - l'Andrea Doria et le Caio Duilio leur survivront pendant près d'une décennie, puis passeront à leur tour sous les chalumeaux des démolisseurs, en 1956 et 1957

Quant au plus vieux de tous, le Giulio Cesare, il connaîtra un destin pour le moins singulier : cédé à l'URSS, et rebaptisé Novorossiysk, il servira de navire-amiral puis de simple navire d'entraînement à la flotte de la Mer Noire, avant d'être victime, le 29 octobre 1955, devant Sebastopol, d'une énorme explosion - dont les circonstances ne seront jamais élucidées - qui le fera chavirer, entraînant plus de 600 marins dans sa tombe...

Aucun commentaire: